Présentation de la mappemonde des volcans

Présentation du premier nouveau modèle 21maps en 2020 : la mappemonde des volcans. Ses couleurs magmatiques et son aspect clair-obscur en font une des plus belles cartes de la collection. Et comme d’habitude, tout en ayant un intérêt pédagogique elle permet de voyager par le biais d’une thématique forte.

 

Certaines cartes sont issues d’idées plus ou moins vieilles. Idées et projets alimentant une liste de cartes potentielles qui s’agrandit plus vite qu’elle ne diminue. Certaines autres cartes comme la mappemonde des aéroports sont des suggestions faites par des personnes appréciant 21maps et me soumettant leurs idées. Si la carte est « facilement » réalisable et qu’elle susceptible d’intéresser le plus grand nombre (comme c’est le cas pour celle des aéroports), alors je me lance dans ce projet.

Des fois, ils peut s’agir des deux : une idée que j’avais en tête coïncidant avec une suggestion faite. Dans ce cas, un couple puydômois, habitant proche du parc Vulcania m’a fait la suggestion de faire une belle carte montrant les volcans du monde. Cela tombe bien, c’est une idée que j’ai depuis longtemps. On est alors début janvier et c’est décidé, la mappemonde des volcans sera la nouvelle carte 21maps en 2020.

Des couleurs uniques

Ce projet de carte est donc centrée sur les volcans. Les volcans, témoins spectaculaires, meurtriers et dévastateurs de l’activité de notre planète. Un volcan étant généralement une formation topographique, je décide avant tout de choisir un fond de carte mettant bien le relief en exergue. Cette mappemonde est une carte de géographie physique à l’inverse de la plupart de mes autres cartes mettant en avant les pays et les villes, témoignages de la géographie dite humaine.

Je choisis ensuite de modifier les couleurs de ce fond de carte pour lui donner du caractère et ainsi rappeler le feu, la lave, le magma, ces éléments qu’on associe souvent aux volcans. Le rendu est ce fond en nuances de rouges, d’oranges et de beiges pour la terre ferme et en nuances de bleu-gris pour les masses océaniques.

Le fond est magnifique. Il constitue désormais la base idéale pour avancer et faire apparaître l’information principale de cette carte : la localisation des volcans.

Une classification complexe

La partie la plus compliquée de la création de la carte commence, celle d’y représenter les volcans. La contrainte que je me fixe est celle son objectif double : non seulement montrer où se situent les principaux volcans de la planète, mais aussi informer (sur le type d’éruption ou sur la dernière éruption enregistré par exemple). Mais si je m’intéresse un petit peu au sujet, je reste novice et connais mal les différentes classifications. Je me rend vite compte que les types d’éruptions et de volcans que je connais (pliniennes, péléennes, hawaïennes) ne sont pas nécessairement utilisés par les vulcanologues car ces types ne sont exclusif à chaque volcan. Certains peuvent avoir deux types d’éruptions différentes. Je m’oriente donc vers la typologie des volcans telle que définie par le Smithsonian Institution’s Global Volcanism Program (GVP), une référence en la matière. Cet organisme de recherche américain vise à établie une base de données sur l’ensemble des volcans terrestres. C’est ce qu’il me fallait. Chaque volcan de leur base de donnée possède en effet un type dit primaire qui me servira pour cette typologie. Ces différents types les voici par ordre alphabétique :

  • Bouclier, un volcan généralement très aplati, formé par l’accumulation de lave dont la forme rappelle celle d’un bouclier posé sur le sol.
Le Skjaldbreiður en Islande, dont le nom signifie justement « Bouclier posé »
  • Bouclier pyroclastique, un volcan bouclier formé non pas de lave mais de roches pyroclastiques
Le volcan sur Ambrym, au Vanuatu.
  • Caldeira, un large cratère d’effondrement qui se forme après qu’une éruption précédente ait vidé une chambre magmatique. Si la chambre inférieure est toujours active, ils peuvent être redoutables.
Crater Lake, en Orégon (USA)

 

  • Complexe, un volcan combinant plusieurs autres caractéristiques de cette liste.
Le Mont Asama, au Japon
  • Cône, les cônes sont de petits volcans ayant une forme caractéristique de cône, avec des pentes très raides (supérieures à 30%) et un seul conduit éruptif. Lors qu’ils sont plus massifs, plus grands, et ayant plusieurs bouches éruptives on parle de stratovolcans. C’est pourquoi les volcans côniques les plus célèbres comme le Fuji ou le Mayon sont classés en tant que stratovolcans et non pas en tant que cônes.
Le cône de l’Aguas Calientes, Chili
  • Dôme, un dôme est un volcan arrondi formé par une accumulation lente de lave très visqueuse.
Le célèbre Puy de Dôme
  • Éruption Limnique. Lorsque la bouche du volcan est recouverte par un lac, celui-ci peut retenir en profondeur les gaz du volcans. Ceux-ci peuvent s’échapper durant ce type d’éruption déversant non pas de la lave, mais des gaz lourds concentrés et mortels.
Le lac Nyos, peu de temps après son éruption.
  • Fissure, comme son nom l’indique. Il s’agit d’une fissure à la surface d’où la lave jailli.
Une éruption depuis une fissure.
  • Maar, les maars sont des cratères très bas, pratiquement plat, généralement remplis par un lac de cratère. Ils sont issus d’une violente éruption explosive.
Le Maar de Kinenine (premier plan)
  • Sous-Marin, il s’agit de volcans généralement situés sous le niveau de la mer. Leur éruption peut engendrer l’apparition d’une île située elle, au dessus du niveau de la mer.
Une éruption sous-marine.
  • Sous-Glaciaire, ces volcans sont situés sous une épaisse couche de glace et/ou de neige. Leur éruption engendre alors de violentes coulées de boue issue de la fonte de ce substrat.
Le volcan Katla, en Islande, entièrement recouvert par un épais glacier.
  • Stratovolcan, pendant plus complexe des volcans cône, ce volcan présente plusieurs bouches éruptives. Il a été créé par des strates successives de coulées de laves et autres matériels pyroclastiques de précédentes éruptions.
L’éruption du Mayon, un stratovolcan philippin.
  • Système volcanique, un ensemble de volcans présents dans un très petit périmètre.
Vue d’Auckland depuis l’un des cratère de son système volcanique.

Ceux-ci ne sont pas répartis équitablement sur la surface du globe.

 

Des informations pour tous

 

Pour chaque volcan de la carte, j’ai voulu rajouter des informations utiles à la fois pour le spécialiste et pour le novice. Ce double objectif est une de mes motivation première quand je créé ces cartes : surprendre tout le monde, faire découvrir ou redécouvrir certaines informations. Du coup, les éléments de base comme le nom du volcan et l’altitude allaient de soit. Certains volcans ont d’ailleurs plusieurs noms, j’ai essayé de choisir le plus fréquent ou le plus consensuel. Dans certains rares cas, j’ai choisi le nom plus court pour que l’étiquette prenne le moins le place que possible sur la carte (astuce de cartographe).

Comme vous pouvez le voir sur cet extrait ci-dessus issu de la légende de la carte, j’ai créé pour chaque volcan, un petit cartouche, cette petite étiquette synthétisant toutes les informations que j’ai souhaité faire apparaître pour chaque volcan. Parmi lesquelles :

  1. Son indice d’explosivité
  2. Son activité
  3. L’année de la dernière éruption répertoriée
  4. Indice de fréquence d’éruption
  5. Son appartenance à la liste des volcans de la décennie.

L’indice d’explosivité VEI est un indice basé sur différents éléments comme la hauteur du nuage d’éruption, le type et le volume des matériaux éjectés. Cet indice va de 0 –éruption non explosive– à 8 –éruption apocalyptique– l’échelle étant ouverte, une éruption d’indice 9 est en théorie tout à fait possible (il existe une suspicion d’une éruption d’indice 9 ayant eu lieu au Nouveau-Brunswick, mais ce n’est pas encore confirmé). Cet indice s’applique aux éruptions et non au volcan. Un volcan peut avoir une majorité d’éruption d’indice 3 –catastrophique– et en connaître exceptionnellement une d’indice 7 –méga-colossal– et inversement. J’ai alors choisi de prendre la valeur médiane de tous les indices VEI d’un volcan pour le faire figurer sur ce cartouche. Il indique en quelque sorte la puissance potentielle du volcan. L’image suivante montre une éruption (accompagnée d’un orage volcanique) de VEI 3.

Éruption (et orage volcanique) de VEI 3 lors de l’éruption de l’Eyjafjallajökull (photo de Terje Sørgjerd)

Pour vous donner une idée de la puissance des éruptions majeures, voici une comparaison de l’éruption du Krakatoa en 1883, la dernière grande éruption majeure de la planète , niveau 6 sur l’échelle VEI. À sa droite, le champignon de la Tsar Bomba, l’arme de destruction massive la plus énergétique jamais utilisée sur Terre. En tout petit à droite, le nuage de l’explosion d’Hiroshima. Sachant que cette échelle est exponentielle, cela vous laisse imaginer la puissance des éruptions de VEI 7 et 8 (et celle théorique de 9), la destruction qu’elles peuvent engendrer et surtout leur impact sur la planète.

 

crédit de base pour l’image : un certain Stuart.

L’activité d’un volcan dépend s’il est éteint, endormi ou actif. Un volcan endormi est un volcan n’ayant pas connu d’éruption récente mais dont on sait que le risque qu’il entre à nouveau en éruption est plus que probable. Un volcan éteint voit cette probabilité être à zéro ou très proche de zéro.

Liée à cette donné, l’année de la dernière éruption donne l’année connue ou estimée de sa dernière activité éruptive. Le Santa Maria au Guatémala est entré en éruption en 1922, il est depuis toujours en éruption. L’année que j’ai mis est donc 2020.

le volcan Santa Maria

L’indice de fréquence d’éruption permet de classer les volcans selon leur fréquence d’éruption. Une petite pastille de couleur détermine cet indice. Une pastille rouge indique un volcan rentrant en éruption à un rythme quasi- ou pluri-annuel, une pastille plus claire indique des volcans dont on estime qu’il rentre en éruption tous les 100 000 ans (hectomillénal).

Enfin, dernière information, l’appartenance ou non du volcan à la liste établie l’Association internationale de volcanologie et de chimie de l’intérieur de la Terre, (qui elle-même dépend de l’Union géodésique et géophysique internationale, UGGI) des volcans de la décennie. Seize volcans sont ainsi identifiés et sélectionnés en raison de leur dangerosité par rapport au risque d’éruption violente et par rapport à la population habitant à proximité.

Pour ces critères, j’ai utilisé la couleur. Ainsi, les cartouches comportant beaucoup de rouges indiquent des volcans particulièrement intéressants et ayant un très fort potentiel. Même si heureusement, il n’existe pas de volcans cumulant toutes les caractéristiques dangereuses (éruption apocalyptique annuelle). Les volcans ayant un indice VEI médian supérieur à 5 sont très très peu entré en éruption au cours de leur vie. La plupart étant d’ailleurs éteints ou endormis.

la caldeira de Yellowstone (USA) dont la prochaine éruption pourrait être de VEI 8.

300 volcans, 1 mappemonde

Je considère mes cartes comme des objets artistiques sensés incarner la notion pourtant très subjective de beauté. Chacune d’entre elle n’est proposée à la vente que si j’estime qu’elle est suffisamment agréable à regarder et digne d’être accrochée au-delà même de ses qualités géographiques. Cette carte a nécessité un gros travail de documentation et de conception graphique mais je suis assez ravi du résultat. Elle dégage un certain charisme et une certaine puissance (s’il m’est possible d’utiliser ces adjectifs pour décrire une carte). Elle est à coup sûr une de mes cartes préférées et j’espère que vous aurez plaisir à l’explorer. Parcourir les volcans pour les découvrir, voir ceux que vous connaissez, ceux qui étaient totalement inconnus et même voyager dans les différentes zones de prédilection de ces éléments naturels fascinants et dévastateurs.

 

La carte est disponible sur la boutique 21maps au prix de 67,21€ (frais de port inclus).

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